Bob Marley: One Love

0 Comments



En 2021, le réalisateur Reinaldo Marcus Green proposait «La Méthode Williams», un biopic calibré pour les Oscars. Il s’attaque cette fois à l’icône du reggae et du mouvement rastafari : Bob Marley. Manquant d’une intention, d’un propos, «Bob Marley: One Love» ne tient la route que grâce à son acteur principal, Kingsley Ben-Adir.

Jamaïque, 1976 : le pays est ravagé par les conflits politiques et les guerres de gang. Bob Marley (Kingsley Ben-Adir), sa femme et partenaire de chant Rita (Lashana Lynch) et leur groupe de reggae connaissent un succès grandissant. Peu avant un concert, tous deux survivent à une tentative d’assassinat. Bob Marley part alors composer en Angleterre. Mais, au fil des mois, il hésite à retourner en Jamaïque pour réconcilier son pays autour de la musique.

Ces dernières années, les biopics musicaux se succèdent et se ressemblent tous. Si chez certains est insufflée une mise en scène inventive («Rocketman» (2019)) ou un montage fébrile («Elvis» (2022)), la plupart restent bien insipides. Cahier des charges oblige, «Bob Marley: One Love» fait davantage office de page Wikipédia filmée que d’hommage qui raconte quelque chose de notre époque ou cherche à nous dévoiler de nouvelles facettes de l’artiste.

Avec Rita Marley, chanteuse, elle aussi, et veuve de Bob Marley, et deux de ses enfants, Ziggy et Cedella, à la production, difficile de ne pas voir un film lissé où les conflits familiaux et amicaux manquent de complexité, afin que chacun puisse briller sans aspérité. En outre, le film perd de son impact émotionnel de par son montage répétitif, qui pousse la symbolique jusqu’à l’overdose, sans que jamais les scènes ne s’enchaînent avec fluidité.

Bien sûr, les fans seront heureux de suivre l’enregistrement studio d’«Exodus», mais les néophytes en apprendront peu de la vie et des valeurs de Bob Marley. Le panafricanisme et le mouvement rastafari ne sont jamais recontextualisés, et chaque évocation par Bob Marley du message derrière sa musique est asséné tel un mantra qui manque de sincérité et surtout de profondeur. Au moins, Kingsley Ben-Adir, vu dans «One Night in Miami… »(2020), parvient à disparaître derrière le personnage et offre une belle performance.

On ressort du film ennuyé, déçu de n’avoir pu mieux comprendre l’artiste, et confus quant à l’intérêt de «Bob Marley: One Love» en 2024.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Related Posts