Et Cupidon retombe sur ses pattes

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Ancien cascadeur devenu cinéaste, David Leitch s’attaque au genre éculé de la comédie romantique. Sans dépoussiérer le genre, le résultat n’en reste pas moins jubilatoire.

Colt Seavers (Ryan Gosling) est un cascadeur de renom qui vit dans l’ombre de Tom Ryder, l’acteur dont il est la doublure (Aaron Taylor-Johnson). Suite à une grave blessure, la carrière de Colt tombe en décrépitude, l’éloignant de Jody (Emily Blunt), une cadreuse talentueuse et cinéaste en devenir, avec qu’il entretenait une relation. Un jour, le duo se recroise sur le tournage du premier long-métrage de Jody, une énorme production de science-fiction intitulée «Metalstorm». Bientôt, la tête d’affiche disparaît, et contre vents et marées, Colt prend la barre d’une mission pour sauver le film de sa dulcinée.

En 2022, «Bullet Train» de David Leitch ouvrait le prestigieux festival de Locarno sous l’œil aguerri de son directeur artistique, Giona A. Nazzaro qui ne tarissait pas d’éloges. Après «Atomic Blonde» en 2017, David Leitch prouvait ainsi sa capacité à faire un cinéma réfléchi au cœur d’une esthétique de gros nanar qui tâche. N’en déplaise à ses pourfendeurs, comme Yuen Woo-ping à Hong-Kong, David Leitch appartient en effet à ses horlogers de la chorégraphie qui ont mis leur sens de cabriole au service de réalisations épiques.

Ainsi, «The Fall Guy» poursuit ce travail et compose une histoire vaguement inspirée de la série télévisée éponyme des années 80. Rien de neuf sous le soleil, avec ses airs de réchauffé, Bon Jovi crache «You Give Love A Bad Name» à pleins poumons, tandis que Ryan Gosling et Emily Blunt s’en donnent à cœur joie. «The Fall Guy» devient un delirium kitsch et madmaxien ou la romance n’est qu’un prétexte à l’autodérision et à une métaphore, plutôt bienvenue, entre l’art de la cascade et du péril amoureux.

Écrit par Drew Pearce («Mission: Impossible – Rogue Nation», «Fast & Furious Presents: Hobbs & Shaw»), l’exubérance profite surtout du déferlement de pop culture et de la bonhomie contagieuse d’Emily Blunt et de Ryan GoslingQuentin Tarantino avait remis les doublures au goût du jour avec le personnage de Cliff Booth (Brad Pitt) dans «Once Upon a Time… in Hollywood». À son tour, David Leitch offre un rodéo très hollywoodien qui, pendant le tournage, s’est d’ailleurs payé le luxe de battre le record du monde du nombre de tonneaux réalisés par une voiture (8 et demi, rien que ça…). Bref, ringarde, jouissive, inoffensive, meta et béate, voilà une guimauve à consommer sans scrupules.

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