Faire du neuf avec du vieux

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Les fans de la saga simiesque issue du roman de 1963 de l’écrivain français Pierre Boulle vont être ravis! «La Planète des singes: Le nouveau Royaume» se pare de tout ce qui fait la force de son univers: questionnements philosophiques, explosions et références à sa propre mythologie. Si le blockbuster n’est pas parfait, il reste un divertissement réussi et agréable à regarder.

Voilà quelques siècles que César a rendu la liberté aux singes. Alors que Noa mène une vie paisible avec son clan, son village est attaqué et son père tué. Jurant de se venger, le jeune singe se lance à la poursuite des assaillants. Sur le chemin, il réalise que la réalité du monde extérieur est bien différente de celle qu’il côtoyait jusqu’à présent. Accompagné de l’humaine Mae, il atteint le royaume de Proximus Caesar et met tout en œuvre pour libérer les siens.

«La Planète des singes: Le nouveau Royaume» embarque une nouvelle fois le public vers un futur dystopique dominé par les primates, et s’insère chronologiquement entre la trilogie des années 2010, qui retrace l’origine de ce chamboulement, et les célèbres adaptations originales des années 60 et 70. À la réalisation, Matt Reeves, qui avait réalisé les deux précédents volets, laisse la place à Wes Ball, à qui l’on doit la trilogie pour jeunes adultes «Le Labyrinthe». Depuis le film précédent, près de 300 ans se sont écoulés. Un saut temporel énorme, signe d’une volonté de renouveau.

Wes Ball et son équipe se sont donné corps et âme pour ne pas décevoir le public et tente de se rapprocher au plus près de l’ambiance des films précédents. Parfois, peut-être un peu trop. Un personnage principal – une nouvelle fois un singe mâle -, en quête de vengeance et prêt à tout pour sauver son clan retenu par un souverain fou? L’histoire aura comme un arrière-goût de déjà-vu pour les fans, qui reconnaîtront des thématiques en écho au dernier long métrage.

Les décors et les motifs du film sembleront aussi régulièrement familiers, comme l’épreuve de force sur la plage, déjà aperçue dans «La Planète des singes: Suprématie», ou dans la scène finale légendaire de l’original de 1968. Et si l’idéologie de paix entre les espèces est encore une fois au cœur de l’histoire, elle ne retrouve pas totalement la même profondeur creusée dans la trilogie précédente, grâce aux conflits moraux du personnage de César.

En revanche, si le récit paraît parfois réchauffé, les animations et les effets spéciaux ont, eux, fait un bond en avant. Les paysages dystopiques sont à couper le souffle et rappellent l’univers de «Mad Max», ou encore du jeu vidéo «Horizon Zero Dawn». Surtout, c’est l’animation des singes qui élève le film. Les expressions faciales sont incroyables et permettent de lire les personnages comme dans un livre ouvert, même sans aucune parole échangée, évitant certains des dialogues superficiels et lourds présents dans les films précédents. Un orang-outan, un sourire malicieux sur les lèvres? Ça vaut le coup d’œil!

Une chose est sûre, «La Planète des singes: Le nouveau Royaume» est un super divertissement! Les scènes d’action sont rythmées et bien réalisées, et les références aux précédents volets raviront les fans. Si certains éléments auraient mérité plus d’approfondissement, le long métrage offre des pistes de réflexion, typiques de son univers, mais encore bien peu commun dans un blockbuster de ce calibre. Un questionnement sur la paix, l’Histoire et la transmission du savoir, le tout enrobé dans une étude de la nature humaine? Pas mal pour un film à gros budget rempli de singes en images de synthèse!

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