Généalogie d’un navet

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Scénariste des longs métrages «Astérix et Obélix : L’Empire du milieu» et «Les Tuche 4», Julien Hervé revient en qualité de réalisateur. Comédie à la sauce franco-française, pas sûr que «Cocorico» ne trône aussi fièrement qu’il ne le prétend.

Alice (Chloé Coulloud) et François (Julien Pestel) s’aiment et comptent bien se marier. Lors d’une soirée, ils présentent leurs parents respectifs. Si les Bouvier-Sauvage, familles d’aristocrates, se sont spécialisés dans la production de vins, les Martin, bien plus modestes, subviennent à leur besoin grâce au travail de concessionnaire Peugeot de Gérard (Didier Bourdon), le père. Leur seul point commun : une grande fierté française. Alors, lorsque pour les surprendre, Alice et François ramènent des tests ADN afin d’en apprendre un peu plus sur les origines familiales, les choses se gâtent. La soirée promet d’être mouvementée.

Julien Hervé s’est fait, en moins de dix ans, une petite place dans le paysage cinématographique hexagonal, grâce à des comédies bien franchouillardes construites sur un humour relatif particulièrement pesant. Une deuxième fois depuis «Le Doudou» en 2018, il passe derrière la caméra et confirme, avec «Cocorico», un manque de finesse indigeste, à faire passer «Les Bronzés» pour du Baudelaire.

Si le sujet en vogue des tests ADN aurait pu être un support narratif intéressant, le réalisateur, également à l’écriture du scénario, propose un résultat terriblement insipide. Auteur des «Guignols de l’info» de 2000 à 2015, Julien Hervé essaye désespérément d’infuser à son projet une bonne dose de politiquement incorrect. Mais très vite, l’histoire ne devient qu’une excuse pour un enchaînement de blagues incroyablement prévisibles, construites sur un ensemble de clichés souvent lourds, parfois discriminatoires. Le résultat, bancal, s’étire sur 90 minutes interminables.

Dans une tentative de convaincre le public, Julien Hervé fait appel à des figures proéminentes de la comédie francophone. Une nouvelle fois, Christian Clavier enfile le costume d’aristocrate snob confronté à ses clichés et idées préconçues, un rôle qui lui colle à la peau depuis «Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu» en 2014. À ses côtés, Didier Bourdon propose une performance lourdingue et fastidieuse.

Dans la peau des épouses, les – bien plus jeunes – actrices Sylvie Testud et Marianne Denicourt apportent un peu plus de légèreté, mais restent principalement en arrière-plan. Une distribution peu motivée, et peu motivante, perdue dans un désert humoristique désespérant. Ils sont fous ces gaulois

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