La dépression au cœur d’une fable familiale

0 Comments



Dans le quatrième long-métrage de Blandine Lenoir, à découvrir sur les écrans romands dès le 19 juin, Izïa Higelin interprète Juliette, une jeune femme dépressive qui retourne dans son village natal. Là-bas, elle y retrouve sa famille et ses souvenirs d’enfance.

Juliette (Izïa Higelin), illustratrice pour des livres jeunesse, n’était pas retournée depuis longtemps dans le village qui l’a vue grandir. Frappée par la dépression, elle prend quelques jours de congé histoire de se ressourcer. Insomnies, jambes tremblantes durant la nuit, crises d’angoisse et absence de règles, Juliette souffre de maux dont l’origine reste un mystère.

Lorsqu’elle débarque dans sa ville natale, elle retrouve son père peu communicateur (Jean-Pierre Darroussin), divorcé de sa mère artiste décomplexée (Noémie Lvovsky), sa sœur (Sophie Guillemin) qui jongle péniblement entre ses enfants, son mari et son travail, et sa grand-mère (Liliane Rovère) pas encore tout à fait sénile. Dans ce joyeux chaos familial, Juliette tente de naviguer et de comprendre les causes de son mal-être. Elle se remémore des souvenirs lointains, des souvenirs enfouis et oubliés.

Blandine Lenoir a exploré maintes thématiques dans ses trois premiers long-métrages. De Zouzou (2014) à Aurore (2017), en passant par Annie Colère (2022), elle a parlé de l’avortement, de l’amour chez les séniors, ou encore de la ménopause. Avec Juliette au printemps, la réalisatrice adapte le roman graphique de Camille Jourdy, «Juliette, les fantômes reviennent au printemps», et raconte une famille comme il y en a plein, imparfaite comme elles le sont toutes, avec ses chagrins, ses joies et ses moments de partage. Le film explore en premier lieu la dépression, mais plonge aussi dans les thèmes de la famille et des traumas inconscients, les non-dits comme blessures plus violentes que la vérité. Le film jette par la même occasion un œil sur la fratrie, le rôle de chacun au sein de celle-ci, ou responsabiliser les uns, pour mieux (trop) protéger les autres.

Si le film tient sur un scénario assez sommaire, sa force est définitivement ses personnages, et plus particulièrement les excellents seconds rôles interprétés notamment par Sophie GuilleminJean-Pierre Darroussin et Noémie Lvovsky. Quant à Izïa Higelin, aux expressions enfantines et au regard doux, elle incarne admirablement Juliette, une jeune femme perdue qui cherche encore qui elle est pour pouvoir avancer. Sans prétention, en prenant son temps, et avec ses petites fulgurances comiques, Juliette au printemps dresse le portrait touchant et sensible d’une famille unique, mais comme les autres.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Related Posts

TRANSFORMERS ONE

"LIFE-AFFIRMING GOOD NEWS" Content: -1Caution advised for older children, including teenagers,…