Laure Calamy noyée sous les hommes

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Elle a fait souffler un vent de fraicheur sur les comédies françaises avec «Antoinette dans les Cévennes» (2020), où Laure Calamy tenait également le premier rôle. Cette année, Caroline Vignal revient avec une comédie romantique où Iris, une presque cinquantenaire qui s’ennuie dans son couple, décide de tromper son mari grâce à une application de rencontre. Ni satirique, ni très drôle, le film manque d’audace.

Iris (Laure Calamy), dentiste, mène une vie bien rangée de bourgeoise parisienne. Mariée à Stéphane (Vincent Elbaz), père aimant, et mère de deux filles sans histoire, Iris ne se sent pourtant pas comblée. Et pour cause : elle ne couche plus avec son mari. Refusant néanmoins de le quitter, elle s’inscrit sur une application sous le nom d’Isis, pour reconnecter avec son désir. Mais pourra-t-elle sauver son couple ?

Une fois de plus, Laure Calamy nous emporte dans son tourbillon de relations à l’écran. Ce n’est pourtant pas l’écriture de Caroline Vignal et Noémie de Lapparent qui rend son personnage attachant, mais bien le jeu de l’actrice. Elle va jusqu’à pousser la chansonnette, dans une reprise en français de « It’s Raining Men ». L’exercice ne convainc pas, la faute à une mise en scène peu envolée, mais on finit par sourire devant l’entrain de la comédienne.

Face à elle, Vincent Elbaz, en mari plus terre-à-terre, trouve un rôle à sa hauteur, bien plus subtil que le simple mari débordé par son travail. Car c’est bien Iris, dans l’histoire, qui finit par négliger sa famille et ses patients, au profit d’aventures sans lendemain. Le thème de la femme qui reconnecte avec son corps et sa sexualité n’est pas nouveau. Mais il est ici terriblement sage. En effet, malgré une rapide mention du polyamour, toutes les relations sont très normées. Pas de véritable émancipation de la famille nucléaire, ç’eut été trop revendicatif. Iris n’existe d’ailleurs qu’à travers le regard des hommes. La notion de consentement, quoique très appuyée dans une scène lunaire où Iris encourage sa fille adolescente à coucher avec des garçons, demeure floue dans les relations.

À l’inverse, la cinéaste surligne son propos, en faisant lire à Iris «Mona Chollet» et revient sur des lieux communs, comme le danger d’aller chez des inconnus rencontrés en ligne. On aurait préféré voir à l’écran une héroïne reprendre le contrôle sur d’autres aspects de sa vie. À la place, aux scènes de sexe chastes et répétitives, succède une conclusion ironique, qui nous fait penser « tout ça pour ça ».

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