Le côté obscur de la célébrité

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Le biopic «Back to Black» raconte l’histoire tragique de la chanteuse britannique Amy Winehouse, de son ascension fulgurante à sa mort prématurée. Le film met surtout l’accent sur la relation compliquée de la chanteuse avec son mari et le poids de la célébrité, sans offrir de véritables éléments supplémentaires sur sa vie.

En 2003, le premier album d’Amy Winehouse (Marisa Abela), «Frank», se hisse dans le top des classements britanniques. Sa voix jazz, sensuelle et caractéristique, est acclamée par le public. Mais la jeune et fragile artiste croule sous la pression de sa maison de disque et les abus émotionnels de son mari, Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell). Doucement, elle se laisse submerger par son addiction à la drogue et à l’alcool.L’équipe derrière ««Back to Black»» s’y connait en films biographiques. En effet, la réalisatrice, Sam Taylor-Johnson, avait offert en 2009 une vision sensible de la jeunesse de John Lennon avec «Nowhere Boy». De son côté, le scénariste Matt Greenhalgh est à l’origine du script de «Control», le biopic sur Ian Curtis, le leader du groupe Joy Division. Pourtant, et malgré leurs expériences respectives, leur projet reste bien superficiel et ne creuse jamais vraiment les origines du comportement autodestructeur de l’artiste britannique.

Au fil des multiples captations de concerts, l’actrice Marisa Abela, dans son tout premier grand rôle au cinéma, reprend les célèbres tubes de la chanteuse et parvient à capturer son essence. Mais ici, Amy Winehouse est avant tout présentée comme une victime, autant de l’industrie musicale que des jeux psychologiques de son mari et des paparazzis. Et s’il est de notoriété publique que la relation entre la chanteuse et ses parents était compliquée, en particulier avec son père (d’abord absent, puis fasciné par la célébrité et la richesse de sa fille), le film préfère enjoliver la réalité et présenter la cellule familiale comme en parfaite harmonie. L’artiste et son talent indomptable auraient sans doute mérité un biopic plus honnête.

(Un texte de Gaby Tscharner, adapté de l’allemand)

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