Le retour du Monstre

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Nouveau film de la saga culte signé Fede Álvarez, «Alien: Romulus» débarque sur nos écrans après une promotion monstrueuse. Mais le xénomorphe parvient-il encore à nous faire frémir ? Réponse ci-dessous.

Exploités par la compagnie minière qui a déjà décimé leur famille, Rain (Cailee Spaeny vue récemment dans «Civil War») et son «frère» androïde (David Jonsson) tentent par tous les moyens de s’extirper de leur maudite planète. Lorsque leurs amis décèlent dans le ciel une épave abandonnée semblant contenir assez de matériel pour les faire voyager, ils n’hésitent pas une seconde et foncent ensemble vers une promesse d’avenir radieux. Cependant, si le vaisseau semble déserté par les humains, il n’en est pas de même pour toutes formes de vie…

Après «Don’t Breathe» mais surtout la prolongation ultra-sanguinolente de la saga «Evil Dead», le réalisateur uruguayen Fede Álvarez s’attaque à une autre lignée horrifique ultra-identifiée: «Alien». Si l’apparition au générique de Ridley Scott en producteur, lui qui était le mythique réalisateur du premier volet, sonne comme une bénédiction accordée à Álvarez, le long-métrage fait en grande partie table rase du passé.

Absence totale d’acteurs très identifiés, aucun personnage repris des autres films de la franchise, il semblerait qu’Álvarez souhaitait développer ex nihilo son histoire au sein de l’Univers issu des synapses désaxées de l’artiste suisse H.R. Giger. Néanmoins, on devine le réalisateur davantage contraint par les diktats de production, en particulier à cause d’un budget que l’on suppose très généreux.

Cela peut autant être une bénédiction – les effets-spéciaux du film sont hallucinants – qu’une contrainte. «Romulus» s’ampute en effet d’une bonne dose de folie : scènes stéréotypées de ce type de cinéma, thèmes musicaux génériques et jamais identifiables, des personnages un brin creux et déjà vus… Un manque d’originalité certain qui n’enlève pas au film sa générosité dans l’action, naissant de la multiplication jouissive des climax et d’un revirement de situation étonnant, le plaçant à cheval entre le premier «Alien» et «Prometheus». En somme, «Alien: Romulus» n’atteindra jamais les extrémités gores proposées par Álvarez dans sa relecture d’ «Evil Dead», mais offre ici un (très) honnête divertissement horrifique, digne de son héritage.

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