Le vent se lève, il faut tenter de fuire

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28 ans après le très apprécié «Twister», voici sa suite! Exemple du film catastrophe par excellence, «Twisters» vaut le coup d’œil, et, malgré des clichés et un patriotisme exacerbé, souffle comme un vent de fraîcheur sur le cinéma estival.

Après un incident qui l’a laissé traumatisée, Kate (Daisy Edgar-Jones) a renoncé à la chasse aux tempêtes et s’est installée à New York. Un jour, son ancien collègue Javi (Anthony Ramos) débarque et tente de la faire revenir en Oklahoma pour tester une nouvelle technologie. Mais un autre groupe de chasseurs de tornades star des médias sociaux est déjà sur le terrain, prêt à tout pour obtenir le plus de vues en ligne.

À sa sortie, «Twister» s’est hissé à la quatrième place des films les plus populaires de 1996. Devenu depuis un classique, le film possède même un musée en son honneur sur le lieu de son tournage, à Wakita en Oklahoma. Et, d’une augmentation des étudiants en météorologie à la fin des années 90 à l’émouvant hommage des chasseurs de tempêtes lors de la mort de l’acteur Bill Paxton en 2017, son impact culturel impressionne. L’arrivée d’une suite après 28 ans avait de quoi rendre dubitatif.

Judicieusement, le cinéaste Lee Isaac Chung et le scénariste Mark L. Smith ne reprennent aucun élément du précédent volet. Ils préfèrent ainsi créer une histoire indépendante et mettent en scène une toute nouvelle distribution. Pourtant, de nombreuses similitudes rythment l’œuvre, alors que le récit de base suit la même recette que celui de 1994. Traumatisme, retour aux sources, réconciliation et romance, le tout accompagné du souffle puissant des tornades sur les vastes plaines de l’Oklahoma: si l’originalité n’est pas au rendez-vous, on n’en reste pas moins diverti·es.

Magnifiques et menaçantes, les tornades captivent grâce à d’impressionnants effets-spéciaux. L’action, particulièrement plaisante, se savoure au rythme des chasses météorologiques et le scénario se diversifie assez pour varier les plaisirs. «Twisters» à tout du film catastrophe classique, et saura s’apprécier comme tel sur grand écran. Malheureusement, il n’arrive pas à gérer aussi adroitement que son grand frère de 1994 les instants d’émotions, et l’histoire d’amour entre Kate et Tyler se confronte aux archétypes de leurs personnages respectifs

De plus, le film de Lee Isaac Chung semble aussi propager, avec plus ou moins d’insistance, l’American way of life. Ainsi, la bande-son country et les chasseur·ses de tornades très cowboys et cowgirls – avec comme logo un tourbillon à cornes – s’accompagnent de rodéos, de dialectes locaux du sud ou de drapeaux américains à perte de vue. Et lorsque la population rurale se défend contre les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, «Twisters» se part de connotations patriotiques peu subtiles.

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