Les États-Ennemis d’Amérique

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En 2022, l’écrivain, scénariste et réalisateur britannique Alex Garland plongeait le public dans l’horreur burlesque de la masculinité toxique avec «Men». Aujourd’hui, il revient avec un nouveau coup de théâtre, «Civil War»: une vision inquiétante des États-Unis brisés par des tensions sociales.

Dans un avenir proche, les États-Unis d’Amérique sont divisés, ébranlés par une guerre civile. Au cœur des événements, la reporter-photographe Lee (Kirsten Dunst), accompagnée de ses collègues, Joel (Walter Moura) et Sammy (Stephen McKinley Henderson), et de la jeune Jessie (Cailee Spaeny), quitte New York pour Washington D.C. afin d’interviewer le président (Nick Offerman).

Dans «Civil War», le cinéaste met en scène une vision particulièrement dérangeante d’un potentiel futur. Les images présentées sont d’autant plus plausibles que le souvenir de la prise du Capitole en janvier 2021 et le spectre des prochaines élections présidentielles américaines hantent le projet d’un bout à l’autre. Dans son œuvre, Alex Garland n’explique aucunement les origines de cette situation, mais il laisse entendre que les prises de positions quasiment dictatoriales du président à l’écran, Nick Offerman, auraient poussé des états, comme la Californie et le Texas, à se révolter, marquant le début d’une guerre sans merci.

Si le titre laissait présager un grand spectacle d’1 h 40, il faudra surtout attendre les derniers instants du long métrage pour un final retentissant. Ainsi, «Civil War» prend surtout la forme d’un road-movie dystopique, rythmé de décors de fin du monde et de quelques inquiétantes rencontres, et interroge sur la moralité propre au reportage de guerre. Sous la plume d’Alex Garland, les protagonistes se transforment en pions d’un jeu explosif. Et, sans creuser le passé, ni interroger les origines de la crise, le cinéaste préfère suivre ses personnages au jour le jour.

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