Un équilibre fragile entre travail et famille

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Pour son premier long métrage, la réalisatrice suisse Nadège de Benoit-Luthy s’éloigne doucement du format court avec «Pauline grandeur nature».

Pauline (Déborah François) jongle entre sa carrière de paysagiste et sa vie de mère célibataire. Dans un monde d’hommes, elle doit se battre quotidiennement pour trouver sa place. Et lorsque son projet de réaménagement du parc public est retenu, elle est prête à se donner corps et âme. Mais attention, le burn-out se rapproche dangereusement.

Originaire de Morges, Nadège de Benoit-Luthy capture les paysages de sa région natale. De la ville de Renens au parc de l’Élysée, elle pointe sa caméra sur Lausanne et ses environs pour offrir «Pauline grandeur nature», un premier pas timide vers le format long: 70 petites minutes pour conter l’histoire de Pauline, une paysagiste de 35 ans, et de son combat pour faire coexister sa vie personnelle et professionnelle.

Pour se glisser dans la peau du personnage titre, la réalisatrice, aussi scénariste, fait appel à l’actrice Belge Déborah François. Dans les années 2000, cette dernière s’était particulièrement démarquée pour ses rôles dans «L’enfant», «La tourneuse de page» et «Le premier jour du reste de ta vie», qui lui valurent deux nominations et une victoire aux César dans la catégorie meilleur espoir féminin.

Dans le rôle de Pauline, l’actrice est lumineuse. Si son personnage, au bord du burn-out, peut parfois paraitre brusque dans ses relations avec sa mère ou sa voisine, elle dose son jeu avec naturel pour lui édifier une humanité palpable. À ses côtés, Thibaut Evrard et Baptiste Gilliero, dans le rôle de ses collègues, ou encore Jo Deseure, dans celui de sa mère, lui donnent la réponse avec aisance et justesse.

Mais, malgré les agréables images du directeur de la photographie Dino Berguglia et la joyeuse musique de Mallika Hermand et Félix Fivaz, «Pauline grandeur nature» peine à construire un véritable intérêt cinématographique. L’histoire, loin de faire dans l’originalité, se déroule sans grande surprise. Devant son écran, le public aura surtout la sensation de regarder un sympathique téléfilm de l’après-midi ou le pilote d’une série pleine de promesses. Une œuvre, agréablement construite, qui aurait mérité plus d’approfondissement.

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