Un Tim Burton dans son jus

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Alors qu’il confiait récemment à Variety avoir envisagé prendre sa retraite après son expérience douloureuse sur «Dumbo» (2019), Tim Burton revient, en ouverture de la 81e Mostra de Venise, avec un projet de longue date : une suite à son second film, «Beetlejuice» (1988), trente-six ans après. Qu’en est-il ?

De retour dans sa maison d’enfance avec sa fille Astrid (Jenna Ortega), Lydia Deetz (Winona Ryder) essaie tant bien que mal d’améliorer sa relation avec elle. De son côté, la jeune femme découvre un jour un moyen de se rendre dans l’Au-Delà. Lydia n’a alors plus qu’une seule chose à faire pour venir en aide à sa fille : appeler le démon (Michael Keaton) qui l’avait tourmentée autrefois en scandant trois fois son nom. Beetlejuice, Beetlejuice, Beetlejuice ! Toutefois, l’esprit malfaisant a, lui aussi, quelques ennuis dans le monde des morts.

Burton. Burton. Burton ! Peut-être fallait-il simplement réciter cette incantation pour que le célèbre réalisateur retrouve ses envies de cinéma qui lui faisaient cruellement défaut ces dernières années. Certes, la maestria d’antan n’est plus – les clichés «burtoniens» se bousculent, la photographie numérique n’est pas toujours de bon goût, le scénario sert de prétexte –, toutefois la vitalité qui se dégage de ce nouvel opus ainsi que les diverses tentatives formelles rassurent quant à la direction de la carrière de Burton.

On s’amuse aussi devant la caméra : Michael Keaton est hilarant sous ses traits de démon haut en couleur, Winona Ryder revient en forme pour donner la réplique à la nouvelle venue Jenna Ortega et la myriade de seconds rôles parviendront sans doute à arracher quelques sourires. De plus, il y a dans «Beetlejuice Beetlejuice» une superbe utilisation des effets pratiques et des décors, donnant à cet univers déjanté une tangibilité et une singularité que l’on n’attendait plus chez le réalisateur. Sans pour autant révolutionner son œuvre, Tim Burton signe sans doute l’un de ses films les plus réjouissants de récente mémoire.

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