Une histoire familiale au réalisme touchant

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Grand prix au dernier Festival de l’Alpe d’Huez, le premier film de Florent Bernard embarque le public avec les quatre membres d’une famille dans un road-trip de la dernière chance.

Après des années dans un couple qui ne fait plus rêver, Sandrine Leroy (Charlotte Gainsbourg, superbe, comme d’habitude) pense sérieusement à divorcer. Après avoir sondé ses enfants, qui ont bientôt l’âge de quitter la maison, elle annonce à son mari Christophe (José Garcia) qu’elle souhaite s’en aller. Pour retarder ce moment et tenter par tous les moyens de sauver leur mariage, ce dernier fait une proposition de tous les dangers.

Il organise un week-end surprise pour toute la famille sous forme de road-trip. Si au retour, Sandrine n’a pas changé d’avis, il la laissera partir… Tous les quatre embarquent alors dans un périple nostalgique et mouvementé sur les lieux qui ont compté dans la jeunesse du couple, allant du premier appartement où ils ont vécu au restaurant où a eu lieu la demande en mariage…

Les premières minutes de «Nous, les Leroy» évoquent immédiatement «Brandt rhapsodie», la chanson de Benjamin Biolay qu’il interprète en duo avec Jeanne Cherhal. Ou comment raconter efficacement, en moins de cinq minutes, un couple qui se construit, s’enflamme, se fatigue, s’effrite. Ce qui fonctionne particulièrement bien dans le premier long métrage de Florent Bernard (scénariste du film «Vermines», sorti en janvier, ainsi que des séries «La flamme» et «Le Flambeau» avec Jonathan Coen), Grand prix au Festival de l’Alpe d’Huez en janvier dernier, c’est que son histoire universelle est crédible du début à la fin, sans jamais exagérer ni forcer le rire.

Les personnages sont attachants et jamais caricaturés: la fille de Sandrine et Christophe souffre d’un manque d’attention, leur fils est focalisé sur sa relation avec sa copine… des préoccupations d’ados, en fin de compte. Au cœur de ce quatuor – en dehors de Sandrine -, on rencontre des êtres qui peinent à se parler, à communiquer, à exprimer ce qu’ils ressentent. Bien construit, sans temps mort, le scénario raconte ainsi les petites et les grandes choses de la vie, du quotidien, de l’amour et de la famille. Florent Bernard s’est mis un point d’honneur à les mettre en scène joliment, sans chichi, sans jugement ni idéalisme. L’ensemble fonctionne et parvient autant à tirer les larmes qu’à faire sourire.

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