Ville ou campagne ? La guerre est déclarée

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Parisien, tête de chien, provincial, tête de chacal ? Oui, surtout quand les premiers n’aspirent qu’au calme de la campagne, et que les seconds tiennent mordicus à leurs traditions. L’histoire est celle d’une adaptation qui n’ira pas sans mal.

Jeunes trentenaires, Simon et Adélaïde n’en peuvent plus du stress de Paris. Avec leurs deux enfants, ils décident de mettre le cap sur la campagne, où les attendent calme, espace et verdure. Ou du moins, c’est ce qu’ils croient – jusqu’à l’ouverture de la saison de chasse. Commence alors un duel entre la petite famille d’un côté, et la congrégation des chasseurs de l’autre. Une fois la glace brisée, un terrain d’entente sera-t-il possible ?

En 1991 sortait le mémorable sketch des Inconnus, «Les Chasseurs». Caricature drôlissime du chasseur moyen tirant sur tout ce qui bouge (ou pas), le numéro était une parodie des émissions de chasse 100% terroir du style France profonde. C’est donc presque naturellement que l’on retrouve Didier Bourdon dans le rôle de Bernard, habitant d’un petit village mordu de chasse au point d’en délaisser sa famille. La suprématie de son «art» sera sérieusement remise en question le jour où deux Parisiens débarquent, en quête de calme.

Source intarissable d’inspiration, l’éternel cliché de la ville contre la campagne a de beaux jours devant lui. «La famille Bélier», «Gemma Bovery» ou «The Holiday» par exemple sont quelques-uns des nombreux films qui exploitent cette dualité. Exposés en rafale dans la première partie du film, les clichés, une fois déblayés, laissent place à une action qui s’emballe crescendo. L’examen de conscience devient général, avec, au passage, la problématique des villages qui se vident, et celle des uns, rats des villes, qui pensent savoir mieux que les autres, rats des champs. Ou est-ce l’inverse ?

Passé la première appréhension, le film est une comédie qui se laisse gentiment regarder. Ne pas se prendre trop au sérieux sauve ici les personnages de la potentielle lourdeur de leurs propres caricatures, avec mention spéciale pour Didier Bourdon en chasseur borné et Chantal Ladesou en agente immobilière véreuse assumée. Dommage que la profusion d’animaux sauvages soit un peu trop numérisée, et que les clichés finissent par l’emporter dans un tourbillon de bons sentiments. Ce film reste malgré tout un honnête divertissement familial d’avant-fêtes.

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